Résumé Les classes moyennes font aujourd’hui l’objet d’une attention accrue, moins pour célébrer leur hégémonie que pour souligner les difficultés croissantes d’une partie d’entre elles. À l’issue d’une vaste enquête sur la population active en France, cet article montre les décalages existant entre l’appartenance aux classes moyennes sur la base du statut socioprofessionnel et les conditions matérielles de vie et de logement. En cause : la faible progression des revenus, l’augmentation des dépenses contraintes (au premier rang desquelles figure le logement) et surtout, le déclassement professionnel d’une partie des ménages des classes moyennes. Les fortes disparités internes à ce groupe accroissent la différenciation des trajectoires résidentielles. Trois type se dégagent nettement : les trajectoires ascendantes qui nourrissent une logique d’aspirations croissantes ; les trajectoires descendantes de ménages confrontés à une « logique de subsistance », au même titre que les fractions les plus modestes des couches populaires ; et, dans l’entre-deux, les trajectoires obéissant à une logique de sécurisation par le logement, tant sur le plan patrimonial, que social et statutaire.
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Cusin, F. (2012). Le logement, facteur de sécurisation pour des classes moyennes fragilisées ? Espaces et Sociétés, n° 148-149(1), 17–36. https://doi.org/10.3917/esp.148.0017
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