Résumé Les jeunes citadins en rupture se rassemblent dans des ghettos où des bandes se constituent. Ils créent un monde qui articule ancrage local et ambitions mondiales à travers un théâtre épique et familial. Ils créent des rôles qui exaltent la singularité, l’autonomie, la puissance, la réussite, en même temps qu’ils expriment des formes solidaires du lien humain déclinées en relations métaphoriques père/fils, mari/femme, fratrie... Les familles sont réinventées comme un brouillon du meilleur de la vie à partir du couple libre à l’occidentale, du respect des plus jeunes envers les plus vieux qui offrent leur tutelle, un lien que les vrais parents n’arrivent plus toujours à garantir. Les ghettomen se sentent identifiés à une grande famille d’amis rassemblée par un même choix initial, le contraire de leur famille d’origine qui assure la reproduction des générations sans qu’une attention considérable ne soit toujours prêtée aux choix personnels. Même si l’utopie du ghetto peut se retourner en contraintes et en blessures mortelles, c’est l’occasion pour chacun de construire une histoire personnelle. Le but ultime de cette poursuite de la reconnaissance est de modifier son destin et d’atteindre sa propre dimension d’adulte.
CITATION STYLE
De Latour, É. (2001). Métaphores sociales dans les ghettos de Côte-d’lvoire. Autrepart, n° 18(2), 151–167. https://doi.org/10.3917/autr.018.0151
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