Parce qu’elle délivre de l’eau en permanence, la technique d’irrigation utilisée sur le piémont des montagnes d’Oman, le falaj, impose à ses utilisateurs un partage temporel de la ressource. Chaque irrigant possède un nombre variable de parts d’eau de 30 minutes. En l’absence de montre, les utilisateurs de falaj ont utilisé des cadrans solaires pour calculer ces parts d’eau. Cet outil est encore employé dans de nombreuses oasis d’Oman, dont celle d’Adam, qui est gérée de manière traditionnelle. Au sein de sa palmeraie, l’eau n’est pas répartie de façon spatiale. Chaque irrigant peut, au moment où il la récupère, utiliser sa part sur la parcelle de son choix. Ce mode de répartition contraste avec celui en vigueur en Arabie du sud-ouest, où l’eau alimente les champs les uns à la suite des autres, d’amont en aval. La gestion temporelle des parts pose des contraintes techniques – l’eau doit parfois se déplacer sur une grande distance pour passer d’une parcelle à la suivante –, mais a pour avantage d’offrir une plus grande souplesse dans la culture des plantes annuelles. Elle apparaît également très bien adaptée au palmier dattier, un arbre fondamental pour l’écologie des oasis.
CITATION STYLE
Charbonnier, J. (2013). La maîtrise du temps d’irrigation au sein des oasis alimentées par des aflâj. Revue d’ethnoécologie, (4). https://doi.org/10.4000/ethnoecologie.1471
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