Comment un Parti socialiste, marxiste, urbain et ouvrier, théoriquement partisan de la propriété collective peut-il s’imposer sur la scène politique française, à une période où la paysannerie et le monde rural forment encore la partie majoritaire de la population et de l’électorat, où les petites exploitations agricoles semblent sortir renforcées du premier conflit mondial et alors que triomphe l’idéologie agrarienne qui fait du paysan le pilier et l’essence de la nation ? C’est à cette question que s’attache cet ouvrage, en dressant une vaste fresque des liens entre paysannerie et politique durant l’entre-deux-guerres, opérant une relecture nécessaire de quelques grands événements, du congrès de Tours au Front populaire, mais aussi soucieuse des modalités concrètes de l’enracinement partisan, en multipliant en variant les focales et les espaces d’analyse. Cette période est en effet un moment clé dans l’émergence de nouvelles pratiques politiques au sein d’une paysannerie de mieux en mieux intégrée à la sphère nationale. Le processus d’implantation électorale et militante de la SFIO dans les campagnes met en évidence les nouvelles modalités de l’expression et de la représentation politique des ruraux, notamment à la faveur de la crise des années trente, qui voit l’émergence d’une nouvelle génération d’acteurs paysans.
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Sainclivier, J. (2003). Édouard Lynch, Moissons rouges. Les socialistes français et la société paysanne durant l’entre-deux- guerres (1918-1940). Annales de Bretagne et Des Pays de l’Ouest, (110–1), 180–182. https://doi.org/10.4000/abpo.1494
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