À partir du phénomène de nomination des langues et en fonction des différents types de discours épilinguistiques (locuteurs, institutions, idéologie, etc.), cet article tente de montrer combien la notion de « langue », en linguistique, est une construction calquée, de par l’histoire occidentale de cette discipline, sur un modèle homogénéisant dominant. À la lumière de la polynomie constante présente chez les locuteurs maliens, on observe combien le besoin de nommer s’inscrit dans un processus sans cesse en tension dans les discours entre hétérogénéisation et homogénéisation, entre ouverture à la pluralité et repli sur l’origine perçue comme unité. Le nom vient circonscrire des frontières, imaginaires ou construites à partir d’autres champs : frontières sociales, politiques, idéologiques, religieuses, etc.
CITATION STYLE
Canut, C. (2001). À la frontière des langues. Cahiers d’études Africaines, 41(163–164), 443–464. https://doi.org/10.4000/etudesafricaines.104
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