Les sites d'extraction de roche sont colonisés spontanément ou non par la faune et la flore. Il s'y développe des écosystèmes nouveaux caractérisés par une faible productivité biologique, des conditions de vie originales, l'isolement et aussi une pression humaine réduite. Leurs peuplements de plantes et d'animaux sont souvent originaux avec des espèces rares pour la région. Ces écosystèmes évoluent rapidement au cours des années qui suivent l'exploitation, selon des successions écologiques. Le suivi pendant vingt ans de l'évolution du peuplement d'oiseaux de carrières en eau en Bourgogne donne un exemple de telles successions. Après abandon de l'exploitation, la liste des espèces, l'abondance, la diversité, etc., changent rapidement d'année en année. Mesuré selon les critères du nombre et de la rareté des espèces, l'intérêt écologique du site étudié évolue en parallèle : il augmente rapidement, puis culmine vers la septième année, et décroît ensuite progressivement. La banalisation du peuplement d'oiseaux observé au terme de ces vingt années correspond-elle à une tendance générale ? Cette hypothèse mérite d'être étudiée pour d'autres taxons et d’autres types de sites. Une synthèse des études actuellement disponible sur les écosystèmes de carrière fait apparaître des besoins en matière de recherche : il faudrait en particulier des suivis de leur évolution et élaborer des méthodologies permettant d'évaluer précisé ment leur intérêt écologique.
CITATION STYLE
Frochot, B., & Godreau, V. (1995). Intérêt écologique des carrières, terrils et mines. Natures Sciences Sociétés, 3, s66–s76. https://doi.org/10.1051/nss/199503s066
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