Malgré des efforts importants depuis les indépendances, les progrès de la scolarisation ont été jugés insuffisants. C’est pourquoi la plupart des pays du monde ont réaffirmé leur engagement pour le développement de « l’éducation pour tous » à Jomtien en 1990, puis renforcé leurs objectifs à Dakar en 2000. Les estimations des besoins de financement requis pour atteindre ces objectifs varient, mais montrent qu’ils sont très importants. Étant donnés les efforts déjà réalisés au cours des années 1990, il semble qu’il faille s’appuyer à l’avenir davantage sur une amélioration de la maîtrise des dépenses que sur une réduction supplémentaire des coûts pour dégager des ressources supplémentaires. Le secteur privé a une faible capacité de mobilisation de fonds, et les résultats de la décentralisation sont peu probants. Les marges de manoeuvre des États africains sont donc restreintes. Par ailleurs, le volume de l’aide publique au développement se réduit ainsi que la part de l’Afrique dans cette aide, et l’aide allouée à l’éducation n’a que très faiblement augmenté au cours des années 1990 malgré les engagements pris par les bailleurs de fonds lors de différents sommets internationaux. On peut se demander si les objectifs fixés pour les États d’Afrique ne sont pas volontairement hors d’atteinte, ce qui permettrait de justifier ex-post une évolution de l’aide inadéquate, en en faisant porter aux États la responsabilité.How to Pay for Schools in Africa? – Despite major efforts made since independence, advances in schooling are deemed insufficient. Most countries reasserted their commitment in favor of “Education for all” in Jomtien in 1990 and reinforced objectives in Dakar in 2000. Estimates of the funding needed to reach these objectives vary, but are quite high. Given what was done during the 1990s, the future apparently calls for better controlling expenditures rather than reducing costs. The private sector has a low capacity for gathering funds, and decentralization has not had very convincing results. Hence African states have little room to maneuver. Public aid for development is diminishing as is Africa’s share therein; and aid for education has increased very little during the 1990s despite commitments made during international summits. Might the objectives set for African countries not have been deliberately set out of reach in order to justify ex post facto a change in inadequate aid by making states responsible for it?
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Henaff, N. (2003). Quel financement pour l’École en Afrique ? Cahiers d’études Africaines, 43(169–170), 167–188. https://doi.org/10.4000/etudesafricaines.195
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