Résumé Au Maroc, la pratique sexuelle non maritale s’amplifie et constitue, à l’instar du mariage, une monétarisation de l’intime que les femmes investissent professionnellement ou non. Cette situation conduit à une (re)-définition des identités féminines. Toutefois, la banalisation des pratiques n’entraîne pas leur reconnaissance publique et, partant, l’ancrage de nouvelles identités stables. La colocation de femmes célibataires ou divorcées travaillant dans différents secteurs (domesticité, prostitution, usines, services etc.), bien que dictée par des impératifs économiques, permet de fréquenter des hommes, de vivre différemment sa vie intime et véhicule des féminités inattendues. On observe cependant que la pleine exploration de ces champs du possible restent entravée par l’hésitation entre individuation, qui fragilise la position de la femme dans la société, et quête de stabilité et d’honneur, laquelle passe par la réaffirmation des rapports de genre dits traditionnels. Les féminités se font et se défont.
CITATION STYLE
Cheikh, M. (2009). Échanges sexuels monétarisés, femmes et féminités au Maroc : une autonomie ambivalente. Autrepart, n° 49(1), 173–188. https://doi.org/10.3917/autr.049.0173
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