Cet article examine l’art de l’installation au milieu des années quatre-vingt-dix. Il s’intéresse surtout aux projets de Maud Sulter, tout en discutant aussi des travaux de Sutapa Biswas, de Chila Kumari Burman, de Mona Hatoum, de Lubaina Himid, de Susan Hiller, de Cornelia Parker et de Tilda Swinton. L’idée directrice développe les inscriptions multiples dans l’art de l’installation de la présence et les implications complexes de la présence de l’artiste, des figures convoquées par ce dernier, ou même par les participants. L’intérêt ne consiste pas à simplement identifier la présence qui pourrait s’opposer simplement à l’absence, mais à considérer comment l’installation comme forme artistique remet en question et conteste la nature même de la présence. On demande souvent aux participants d’une installation d’entendre et d’écouter autant que de voir, de toucher, d’être touchés, de sentir et de se mouvoir dans des espaces et des temporalités différentes. Cette participation physique et sensorielle, de même que la capacité de l’installation à reconfigurer le temps et l’espace, ont été critiques dans le déploiement postcolonial de cette pratique, sensible aux identités instables et fluctuantes de la diaspora et aux questions d’histoire et de géographie. L’art de l’installation est aussi considéré à l’intérieur des débats actuels des théories culturelles, particulièrement aux glissements de la vision et de la visualité vers l’intérêt récent pour le corps et les sens. S’appuyant sur les écrits de Jacques Derrida, cet article conclut en proposant une nouvelle réflexion sur les rapports entre les sens, les croisements et les juxtapositions entre l’acte de voir et celui d’entendre.
CITATION STYLE
Cherry, D. (2020). Troubling Presence: Body, Sound and Space in Installation Art of the mid-1990s. RACAR : Revue d’art Canadienne, 25(1–2), 12–30. https://doi.org/10.7202/1071611ar
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