Après une augmentation rapide suivie d’une stabilisation, l’obésité infantile reste élevée dans un grand nombre de pays. L’évolution des apports nutritionnels explique difficilement l’épidémie d’obésité, puisque lorsque l’obésité augmentait, les apports caloriques et lipidiques diminuaient. L’alimentation au début de la vie peut expliquer ce paradoxe. Il est maintenant bien établi que des facteurs environnementaux agissant au début de la vie auront des conséquences sur la santé à long terme (période des « 1000 premiers jours »). Le rebond d’adiposité précoce relevé chez la plupart des obèses suggère une telle programmation. Des apports élevés en protéines et faibles en lipides sont relevés chez les enfants de nombreux pays industrialisés. Ce déséquilibre est très éloigné de la composition du lait maternel, ainsi que des recommandations officielles indiquant que les lipides ne devaient pas être restreints avant l’âge de 3 ans. Des hypothèses sont proposées pour expliquer l’association entre faibles apports en lipides et obésité. En particulier, la restriction des lipides au début de la vie pourrait programmer un métabolisme adapté aux apports insuffisants (« métabolisme économe »), devenant néfaste lorsque les apports augmenteront (« mismatch »). Ces observations soulignent l’importance d’adapter les apports nutritionnels aux besoins spécifiques à chaque étape de la croissance.After a rapid increase followed by a stabilization, childhood obesity prevalence remains high in many countries. Trends in nutritional intakes hardly explain this epidemic as while obesity was increasing, energy intake was decreasing, particularly due to decreasing fat intake. However, the role of nutrition in early life can explain this paradox. There is now increasing evidence that early life environment has a long-term effect on health in adulthood (“the first 1000 days”). The early adiposity rebound recorded in most obese children suggests such an early “programming”. High protein, low fat intakes are recorded in the diet of young children from many industrialized countries. This nutrient imbalance contrasts with the low protein high fat content of human milk and with official recommendations that fat intake should not be restricted before the age of 3 years. Hypotheses are proposed to explain the mechanisms involved in the association between low fat intakes and the risk of obesity. In particular, low fat diet in early life may program adaptive metabolism (“thrifty metabolism”) that can become detrimental when environmental conditions will change (“mismatch”). These observations stress the importance of providing nutritional intakes adapted to nutritional needs at the various stages of growth.
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Rolland-Cachera, M. F. (2018). Apports lipidiques pendant la période périnatale ; relation avec l’obésité de l’enfant et du futur adulte. OCL, 25(3), D307. https://doi.org/10.1051/ocl/2018017
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