Résumé Cet article retrace les changements multiples et rapides apparus au cours des quinze dernières années dans la théorisation des rapports entre sexe et genre. Il porte, en deuxième lieu, sur la réception, l’application et par-dessus tout la modification de ces théories par certains spécialistes de la production culturelle dans l’Europe médiévale, où la différence s’exprime sous des formes variées qui n’existent pas nécessairement dans les sociétés modernes. La déconstruction du système binaire masculin/féminin (qu’il soit considéré comme une différence sexuelle ou de genre) fit son apparition parmi les penseuses féministes dans les années quatre-vingt dix et aboutit à la « queerisation » des discours universitaires en déstabilisant les étiquettes qui avaient été naturalisées, notamment l’identité genrée systématiquement attribuée à l’individu dans la société médiévale ou moderne. Nous montrerons que les théories queer et post-coloniale, loin d’être aux antipodes de la théorie féministe, en émanent et existent parallèlement à elle. Les partisans de chacune de ces théories s’intéressent aux forces sociétales, y compris notre propre discours, qui maintiennent la différence et créent des communautés d’oppression. Cependant, il est également nécessaire de soulever une question, à savoir quand se produira la prochaine rupture radicale et comment elle engendrera de nouvelles théories.
CITATION STYLE
Caviness, M. H. (2010). Féminisme, Gender Studies et études médiévales. Diogène, n° 225(1), 33–54. https://doi.org/10.3917/dio.225.0033
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