La régulation du bilan hydrique s’effectue de manière à assurer la stabilité de l’osmolalité efficace. La régulation du bilan sodé s’effectue de manière à assurer la stabilité de la volémie efficace. La régulation du bilan hydrique n’affecte pas celle du bilan sodé : en conséquence, les troubles primitifs du bilan hydrique sont purs. En revanche, la volémie efficace interagit sur la régulation du stock hydrique, expliquant la fréquence des troubles du bilan hydrique secondaires à un trouble du bilan sodé. Les troubles du bilan hydrique affectent l’hydratation cellulaire. Lorsqu’ils sont primitifs, les troubles du bilan hydrique sont des troubles simples, sans retentissement clinique sur la volémie efficace ni sur l’hydratation extracellulaire, et donc à l’origine d’un trouble pur de l’hydratation cellulaire. Les troubles du bilan sodé affectent l’hydratation extracellulaire. Ils peuvent être simples, sans retentissement sur l’osmolalité efficace ni sur la natrémie : ils n’affectent alors pas l’hydratation cellulaire et correspondent à une surcharge ou à un déficit sodé isotonique. Mais les troubles du bilan sodé sont le plus souvent complexes, affectant alors à la fois l’hydratation extracellulaire et l’hydratation cellulaire. On distingue les troubles primitifs du bilan sodé, responsables d’une altération de la volémie efficace, et les troubles du bilan sodé, secondaires à une altération de la volémie efficace. En pratique médicale courante, le médecin dispose d’une part d’arguments cliniques pour apprécier l’hydratation extracellulaire et la sévérité du trouble du bilan sodé, d’autre part de la natrémie, reflet de l’osmolalité efficace, pour apprécier l’hydratation cellulaire et en déduire la nature du trouble du bilan hydrique. En présence d’un trouble de la natrémie, l’appréciation de l’osmolalité efficace et celle de l’état d’hydratation extracellulaire permettent de préciser la nature du trouble du bilan hydrique et/ou celle du trouble du bilan sodé afin d’en déduire la conduite thérapeutique la mieux adaptée. En présence d’un syndrome polyurodipsique, la démarche diagnostique consiste à établir si la polyurie est responsable de la polydipsie ou au contraire conséquence de celle-ci.
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Truniger, B., & Briner, V. (2001). Troubles de l’équilibre hydrosodé. Forum Médical Suisse ‒ Swiss Medical Forum. https://doi.org/10.4414/fms.2001.04225
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