Depuis l’Antiquité, on se livre à des calculs pour estimer la durée de la grossesse. Au fil du temps, la notion de terme gestationnel a changé de sens, passant de l’idée d’intervalle pendant lequel la naissance survient, spontanément (lorsque le « fruit est mûr »), à un concept normatif postulant une « durée optimale de grossesse » de plus en plus serrée et assorti d’une « date prévue d’accouchement ». Le passage d’une appréhension naturaliste à une construction logicomathématique du terme gestationnel, conjugué à la découverte de moyens de « produire la naissance » à la demande, a entraîné la pratique sans cesse en augmentation – dans le monde « médicalement occidentalisé » – du déclenchement artificiel de l’accouchement et de la césarienne programmée. L’article propose un examen critique de la rationalité sur laquelle s’appuie cette programmation et en présente les implications insuffisamment appréciées.
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St-Amant, S. (2015). Naît-on encore ? Réflexions sur la production médicale de l’accouchement. Recherches Familiales, n° 12(1), 9–25. https://doi.org/10.3917/rf.012.0009
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