L’Irlande, une île à la périphérie de l’Europe, une île de « saints et de clercs », une île dont le mythe national et le récit d’indépendance s’écrivent de « glorieuses défaites », dont tout ou presque, histoire et culture, semblent être une affaire anglo-irlandaise. La France y paraît bien lointaine. Une force diffuse, profonde, difficile à calibrer, rapproche pourtant les deux pays. C’est celle d’un mythe, le « mythe français ». Construit par l’image d’une France révolutionnaire, républicaine, ennemie de l’Angleterre, alliée de l’Irlande et des nations opprimées, inspiré par l’épopée des brigades irlandaises et par celle de quelques soldats français débarqués en 1798 pour soutenir la cause des Irlandais Unis, le « mythe français » s’ancre dans un réel hypothétique, et ce tout au long du XIXe siècle. Au cœur des quatre décennies qui précèdent l’indépendance du pays, il continue d’inspirer les revendications nationales, influençant la définition que les nationalistes irlandais se font d’eux-mêmes et de l’Irlande. C’est l’approche que nous propose Pierre Ranger de l’histoire irlandaise. Volontairement tournée vers l’Europe plutôt que l’Angleterre, elle renouvelle la connaissance que nous avons de la vie politique et culturelle irlandaise au tournant du XXe siècle.
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Colantonio, L. (2012). Pierre RANGER, La France vue d’Irlande. L’histoire du mythe français de Parnell à l’État Libre. Revue d’histoire Du XIXe Siècle, (45), 218–219. https://doi.org/10.4000/rh19.4402
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