Une définition en vogue de l’engagement est celle du flow, théorisée par M. Csíkszentmihályi. Elle présente un grand intérêt pour les sciences du jeu, notamment par la mise en avant d’activités autotéliques et par la prise en compte du défi, de l’apprentissage et du plaisir. Néanmoins, cette seule clé n’ouvre pas toutes les portes. Un modèle comme celui de G. Calleja semble plus adapté à l’étude des jeux contemporains. Les six dimensions qu’il explore font apparaître le jeu comme intrinsèquement complexe et non optimal. Sa distinction entre macro- et micro-engagement révèle des formes négligées de la relation au jeu qui se manifestent en dehors des parties. Le modèle MÉDIAL (Moteur, Épreuve, Diégèse, Intrigue, Autrui et Ludologie) reprend l’approche multidimensionnelle de Calleja en y ajoutant deux ambitions. Premièrement, le sous- et le sur-engagement y apparaissent comme des formes socialement problématiques de l’expérience ludique. Deuxièmement, la réflexivité n’est plus traitée comme une distanciation mais considérée comme une dimension à part entière de l’engagement. MÉDIAL permet de cartographier les jeux et les joueurs dans un espace complexe, sans préjuger de la légitimité des formes de l’engagement.
CITATION STYLE
Caïra, O. (2018). Les dimensions multiples de l’engagement ludique. Sciences Du Jeu, (10). https://doi.org/10.4000/sdj.1149
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