Résumé Les sentiments et les émotions n’ont semble-t-il rien à faire dans la délibération. Dans les conceptions de la démocratie délibérative inspirées par Habermas, seule compte la dimension cognitive de la rationalité. Ce rétrécissement est problématique. Si toute communauté et donc aussi toute forme de démocratie repose sur la représentation symbolique de ses valeurs (Eric Voegelin, Siegfried Landshut, Carl Schmitt), cette présence symbolique est toujours à la fois cognitive et affective, car les symboles sont toujours doublement connotés. Dans de telles conditions, perd-on la rationalité de la délibération ? Cette conclusion serait fâcheuse, mais elle ne semble pas obligatoire. Il s’agit bien plutôt de déterminer d’une nouvelle manière – plus réaliste – la délibération et sa rationalité, en prenant en compte sa symbolicité.
CITATION STYLE
Göhler, G., Pégny, G., & Sintomer, Y. (2013). La dimension affective de la démocratie. Raisons Politiques, N° 50(2), 97–114. https://doi.org/10.3917/rai.050.0097
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