L’œuvre de l’auteur sicilien Federico De Roberto (1861-1927), très difficile à classer selon les critères littéraires les plus courants, apparaît des plus révélatrices des tensions idéologiques, culturelles et littéraires qui ont caractérisé l’Italie unifiée dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Grâce à une approche socio-historique, cet ouvrage se propose d’expliquer la complexité de l’écriture derobertienne. Croisant analyse des textes et données du contexte, il explicite les rapports entre écriture, biographie de l’auteur et valeurs sociales, idéologiques et littéraires. Cette démarche permet de mieux appréhender l’ambivalence du rapport de l’auteur aux évolutions historiques de son époque, à la fonction de l’écrivain et à l’identité de genre. Les conflits de valeurs, les déceptions et les incohérences de la vie et de l’histoire sont à l’origine d’un malaise qui ne peut être apaisé et doté de signification qu’à travers la formalisation littéraire. L’acte d’écriture permet ainsi à l’auteur de transformer des souffrances individuelles et historiquement datées en un objet d’art, épuré et ordonné, ouvert à une interprétation universelle.
CITATION STYLE
Colin, M. (2014). Michela Toppano, Federico De Roberto. La folie de la vie et l’ordre de l’écriture. Transalpina, (17), 259–261. https://doi.org/10.4000/transalpina.1638
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