D e nombreuses analyses scientifiques et politiques montrent que la violence des jeunes du monde actuel renvoie à des situations vécues de souffrance et de mal-être psychologique et social et à un sentiment d’abandon déjà décrits au XX e siècle par Aichhorn, Odier et Guex chez des sujets qui avaient des conditions de vie particulièrement difficiles. Le présent article s’appuie sur le recoupement de constats effectués sur la base de recherches psychosociales mais aussi lors de l’analyse de cas cliniques. Ils montrent que la très grande majorité des jeunes sont en attente naturelle de modèles symboliques, de valeurs philosophiques et morales. Faute de les trouver dans la société actuelle, nombre d’entre eux font rapidement état de leur dépit dès les âges de 8 à 10 ans, puis de leur rage impuissante face aux sentiments d’abandon et d’injustice qu’ils éprouvent dès les âges de 12 -14 ans. Une situation qui devient de la haine sociale par la suite avec le recours à des conduites à risque auto ou hétéro agressives, à des exactions ou à des addictions.
CITATION STYLE
Wallet, J.-W., Belgacem, D., & Stavrou, P. (2011). La violence des jeunes et le sentiment d’abandon : le dépit, la rage, la haine. Carrefours de l’éducation, HS n° 1(3), 193–209. https://doi.org/10.3917/cdle.hs01.0193
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