Résumé Les services d’urgences ont été créés pour réguler l’accès à l’hôpital en fonction du caractère plus ou moins urgent des problèmes posés par les patients dont la prise en charge ne pouvait être programmée par les services de spécialité. Au cours du temps, ils ont été perçus par la population comme un recours capable de régler rapidement de nombreux problèmes réellement urgents ou seulement imprévus, ce qui a entraîné un afflux important de situations difficilement classables selon la nosologie médicale. Les urgentistes sont en difficulté pour nommer leur activité, qui s’éloigne à bien des égards de la pratique clinique classique. Ils ont le sentiment de s’acquitter du « sale boulot » issu de la défaillance du système de soin et du reste de la société. Dans ce contexte, ils réfléchissent sur les instruments à élaborer pour développer les urgences, en se questionnant sur la définition de ses contours. Ils développent également de nouvelles compétences – organisationnelles, architecturales, démocratiques voire politiques – qui annoncent peut-être une transformation de la médecine.
CITATION STYLE
Danet, F., Brémond, M., & Robert, D. (2006). Le travail du médecin aux urgences : reniement, adaptation ou transformation ? Nouvelle Revue de Psychosociologie, n° 1(1), 103–116. https://doi.org/10.3917/nrp.001.0103
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