Il peut sembler inutile de réfl échir à la justice en se référant aux Lois de Platon : quels rapports y a-t-il, en effet, entre les cités grecques et la Terre en voie de mondialisation? La justice a-t-elle le même sens dans des sociétés aux dimensions réduites où les hommes se connaissent et dans des entités politiques immenses où l’individu est anonyme et comme noyé ? Peut-on défi nir la justice de la même manière quand les moyens de communication étaient la parole, l’écrit et le déplacement des hommes à pied, à dos d’animal, à la rame ou à la voile, et quand l’information devient multiforme et instantanée ? La justice a-t-elle le même sens si l’univers est jugé périodique ou qu’il est en évolution et les vivants en devenir ? Enfi n, la justice ne change-t-elle pas de sens et de champ d’application quand la vie, la nature, le cerveau et la conscience deviennent l’objet de modifi cations, au lieu d’apparaître dotés d’une essence stable ? À première vue, la lecture des Lois, loin d’éclairer la notion de justice, égare la réfl exion.
CITATION STYLE
Saint-Sernin, B. (2015). La justice à la lumiére des lois. In Philosophy of Justice (pp. 19–26). Springer Netherlands. https://doi.org/10.1007/978-94-017-9175-5_2
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