La ponction veineuse périphérique sert à prélever du sang ou à administrer des liquides thérapeutiques. La veine peut être abordée par une seule ponction ou une canule peut y être laissée à long terme. Notre article est en 2 parties: «Ponction veineuse diagnostique» et «Ponction vei-neuse thérapeutique». Il est ciblé sur le travail dans les cabinets et consultations ambulatoires. Prise de sang Les ponctions veineuses sont vécues très différemment. Les patients chroniques parlent souvent de ponctions veineuses traumatisantes si elles se répètent. Il faut par principe s'assurer de la nécessité de toute ponction. Un prélèvement capillaire ne suffit-il pas? Si la ponction doit être veineuse le désagrément pour le patient doit être aussi faible que possible. Une attention particulière doit être portée aux débutants dans la profession. Un travail à la consultation oncologique ambulatoire de l'Hôpital universitaire de Bâle a porté sur plus de 2000 ponctions dans le cadre d'une chimiothéra-pie. La proportion de réussite chez les infirmières a passé de 56 au début à 74% au terme de leur formation. Elle a été de 83% chez une infirmière expérimentée en onco-logie [1]. A titre comparatif, Markus Gnädinger (MG) a cal-culé pendant 1 mois la proportion de réussite de son as-sistante médicale dans ses ponctions diagnostiques: chez 51 patients, 46 ponctions (90%) ont été d'emblée effi-caces, mais il ne s'est pas agi de patients oncologiques, uniquement de ponctions diagnostiques sans injection de médicaments. Pour une étude dans un home, MG a prati-qué une prise de sang veineux chez 55 résidants. 50 (91%) ont réussi du premier coup, 3 (5%) au second et 2 (4%) ont échoué. Te chnique de la ponction veineuse «sans problème» Nous présentons ici la technique standard de ponction veineuse telle que nous la recommanderions. Ensuite de quoi nous prendrons position sur les variantes. La pièce doit être bien aérée mais tempérée. Tout le ma-tériel doit être à portée de main. Le ponctionneur se dés-infecte les mains. Il demande au patient comment il se sent et lui tend aimablement la main. Le patient s'allonge, s'il le peut, et laisse ses bras à plat sur la table d'examen. Les 2 bras sont examinés à la recherche d'un site de ponction convenable (évt avec garrot). La ponction se fait dans la règle avec des gants. Un système de ponction avec emballage de sécurité est préférable. La désinfec-tion se fait avec un tampon et le désinfectant doit agir au moins 15 secondes. Ensuite de quoi le garrot est mis en place; la manchette doit être gonflée jusqu'à la tension diastolique au maximum. Le diamètre de l'aiguille est fonction de la quantité de sang à prélever ou de liquide à injecter, en général entre 18 et 21 G (Gauge) [2]. Un sys-tème Butterfly peut être utile, qui protège l'aiguille de toute dislocation accidentelle par ruban adhésif. L' aiguille est tenue avec l'ouverture biseautée vers le haut. Le patient est prévenu de la piqûre qu'il va ressen-tir. La peau est écartée de la veine et perforée sous un angle de 45°, à côté de la veine. Ensuite de quoi elle est replacée sur la veine (automatiquement avec l'élasticité cutanée) et l'angle de ponction est abaissé à env. 20°. Puis, l'aiguille est enfoncée rapidement mais pas trop dans la lumière de la veine avec nouvelle correction de l'angle à 10-15° pour ne pas traumatiser la paroi veineuse profonde. Après quoi le garrot est desserré, le sang pré-levé ou le liquide injecté. Si la ponction est un échec, toute nouvelle tentative se fait avec une aiguille neuve. Il faut si possible trouver une autre veine et sinon ponc-tionner la même mais en amont de la première ponction. Après la ponction, le bras est placé en position verticale, l'aiguille est rapidement retirée et l'orifice de ponction est immédiatement comprimé avec un tampon; le coude Y at -il dans votre cabinet ou institution un «code de ponction-piqûre»? Combien de sparadraps vos patients portent-ils après la prise de sang? Combien d'hématomes y at -il après les ponctions? Markus Gnädinger Les auteurs ne déclarent aucun soutien financier ni d'autre conflit d'intérêt en relation avec cet article. Quintessence P L es intervenants dans le domaine de la santé ne doivent pratiquer une ponction veineuse que si le patient, le matériel et l'environnement sont bien préparés et que suffisamment de temps est prévu pour cela. P I l est possible d'apprendre à faire des ponctions veineuses efficaces et pratiquement indolores. P L es ponctions veineuses diagnostiques doivent être évitées-surtout chez les patients oncologiques-si la technique de prélèvement capillaire est possible.
CITATION STYLE
Gnädinger, M., Widmer, C., Schöbi, B., Stoll, H., Schnider, T., & Huber, A. (2013). Ponction veineuse périphérique – 1ère partie: ponction veineuse diagnostique. Forum Médical Suisse ‒ Swiss Medical Forum, 13(04). https://doi.org/10.4414/fms.2013.01368
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