L’article cible les débuts de l’institutionnalisation des études sur les aires culturelles à la 6 e Section de l’École pratique des hautes études, à partir du milieu des années 1950. Il entend aller au-delà du discours programmatique présentant comme évidente l’association entre aires culturelles, en tant qu’objet, et interdisciplinarité, en tant qu’approche scientifique et organisationnelle, en mettant au jour les recompositions disciplinaires concrètes produites autour d’elles. Ces recompositions sont observées à l’échelle des spécialisations des acteurs institutionnels par rapport auxquels la Division des aires culturelles de l’EPHE se situe. Elles le sont aussi au niveau des compétences certifiées et des trajectoires des acteurs individuels qui initient ou participent à ses activités. Ces réagencements sont enfin analysés à travers les contenus de son programme, qui se démarque de la slavistique sans se réduire à la « soviétologie ». Une pluralité de logiques sont ainsi à l’œuvre : « disciplinarisation » d’un domaine de connaissances, pluri- et interdisciplinarité, mise sous tension des frontières disciplinaires par une circulation des savoirs aussi bien internationale que vers d’autres espaces sociaux, à travers l’expertise.
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Popa, I. (2016). Aires culturelles et recompositions (inter)disciplinaires. Actes de La Recherche En Sciences Sociales, N° 210(5), 60–81. https://doi.org/10.3917/arss.210.0060
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