La nutrition parentérale, lorsqu'elle est indiquée et correctement prescrite, permet d'optimiser la qualité des soins des patients en évitant ou en limitant l'appari-tion d'une dénutrition. C'est un véritable soin de support. Cependant, bien qu'il y ait eu de réels progrès, la nutrition parentérale est encore grevée d'un nombre important de complications dont une majorité peut être évitée par un choix judicieux de l'indication, une maî-trise de la technique et de la surveillance. L'incidence des complications est très variable d'une équipe à l'autre, et est dépendante de l'expérience de l'équipe et de sa maî-trise technologique. COMPLICATIONS ■ Complications mécaniques et complications de ponction Les complications mécaniques sont multiples et peuvent survenir soit au moment de la pose soit à distance. Abords veineux superficiels ou périphériques Perfusion extravasculaire Elle se caractérise par un épanchement sous-cutané qui impose l'arrêt de la perfusion et l'ablation du cathéter. Certains médicaments, mais en aucun cas les solutés de nutrition parentérale, peuvent entraîner une nécrose cutanée. Les pommades anti-inflammatoires ou de pan-sements alcoolisés améliorent le confort du patient en cas d'extravasation. Migration d'un fragment de cathéter veineux périphérique Un cathéter peut se rompre et l'un de ses fragments mig-rer dans la circulation, provoquant une embolie (décla-ration obligatoire auprès des instances de vigilance du matériel). Cette rupture peut résulter d'une erreur technique lors de la pose (réintroduction de l'aiguille-guide en cas de mauvais retour sanguin) ou de plicatures répé-tées (agitation du patient par exemple) au niveau de l'embase du cathéter. Nutrition parentérale : surveillance et complications C. Chambrier, M. Lauverjat, P. Boulétreau ■ L'essentiel de la question • Les complications de la nutrition parentérale ne sont pas fortuites, leurs préventions sont primordiales. • La pose d'une voie veineuse centrale doit être réalisée par une équipe entraînée. • Choisir un cathéter en polyuréthane ou silicone. • La voie veineuse périphérique comme la voie veineuse centrale doivent être manipulées avec le maximum d'asepsie : plus de 60 % des infections de cathéter sont manuportées. • La nutrition parentérale doit être adaptée aux besoins du patient. Les trois macronutriments sont perfusés simultanément. L'adjonction des micronutriments (vitamines et oligoéléments) est impérative. • Les perturbations hydro-électrolytiques sont très souvent secondaires à des apports inappropriés. • Des anomalies hépatiques minimes, dont la compréhension n'est pas claire, sont très souvent observées. Les perturbations plus sévères sont souvent secondaires à un apport calorique trop important. • Nécessité du bilan entrées (toutes les perfusions)-sorties (diurèse mais aussi autres pertes : cutanées, vomis-sements, diarrhée, drainages…). • Le dosage des triglycérides plasmatiques et le ionogramme urinaire font partie des examens de surveillance, comme la glycémie et le ionogramme sanguin. • Pesez les patients ! CHAPITRE 47
CITATION STYLE
Chambrier, C., Lauverjat, M., & Boulétreau, P. (2007). Nutrition parentérale: Surveillance et complications. In Traité de nutrition artificielle de l’adulte (pp. 635–654). Springer Paris. https://doi.org/10.1007/978-2-287-33475-7_47
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