This study uses human capital and gender stratification theory to answer three research questions concerning the gendered patterns of precarious employment, the effects of human capital investments and family obligations on precarious employment, and the extent that these investments and obligations affect precarious employment differently for men and women. Lucrative jobs that offer benefits, union protection, with full-time work status were considered indicators of high quality and therefore non-precarious employment. Using data from U.S. respondents, findings suggest: a) a “gender” to precarious employment in that women are more likely to work in low quality job settings; b) gender discrepancies in benefits and union protection are explained by differences in men’s and women’s human capital, family investments, and other work-related situations; and, c) gender differences in wages and part-time work status result from workplace discrimination towards women. The implications of these findings are discussed along with recommendations for future research.Malgré les avancés des travaux de recherche documentant l’accroissement de la représentation des femmes dans les emplois précaires, peu d’études ont examiné les raisons qui expliquent ce phénomène. Dans cette recherche j’examine cette question directement en me concentrant sur la dimension sexuée de l’emploi précaire et sur les investissements en capital humain et les obligations familiales qui influent sur la probabilité de se retrouver dans de telles situations. Alors que les recherches antérieures ont surtout mis en évidence la ségrégation sexuelle dans les emplois hautement précaires, les résultats de la présente étude offrent une meilleure compréhension des causes de la surreprésentation persistante des femmes dans de tels emplois, caractérisés par une rémunération moins élevée et le temps partiel.L’étude aborde spécifiquement trois questions concernant a) les modèles sexués de l’emploi précaire, b) les effets des investissements en capital humain et des obligations familiales sur l’emploi précaire et, c) jusqu’à quel point ces investissements et obligations caractérisent différemment l’emploi précaire selon le sexe. Les emplois bien rémunérés comportant de bons avantages sociaux, une protection syndicale et un statut de travail à temps complet sont considérés comme des indicateurs d’emplois de haute qualité et donc de situations d’emplois non précaires.Pour examiner les déterminants de l’emploi précaire, je fais appel à deux théories concurrentes de l’activité : la théorie du choix rationnel (mieux connue sous le vocable de théorie du capital humain) et la théorie de la stratification selon le sexe. Tandis que les théoriciens du capital humain mettent l’emphase sur le rôle des choix individuels et des investissements en capital humain pour expliquer l’obtention d’emplois offrant à la fois sécurité et bonne rémunération, ceux de la stratification mettent de l’avant les demandes des employeurs à l’égard de certains groupes de la population active et la discrimination personnelle contre les membres de ces groupes. Bien que ces deux perspectives théoriques permettent de produire des explications correctes de la présence croissante des femmes dans les milieux à emplois précaires, ni l’une ni l’autre ne le fait de façon exhaustive. Étant donné toutefois que les deux théories suggèrent que les femmes sont plus susceptibles de travailler dans les emplois précaires, nous nous attendions à des résultats semblables dans la présente étude.En s’appuyant sur les débats en cours dans la littérature, l’étude propose deux ensembles d’hypothèses concurrentes selon les deux perspectives énoncées. Mais d’abord une première hypothèse (hypothèse 1), plus générale et compatible avec les deux perspectives, s’énonce ainsi : les femmes sont plus susceptibles d’occuper les emplois précaires.Capital humain – Hypothèse 2a : la dotation en capital humain diminue la probabilité de travailler dans des emplois précaires et cela, tant pour les hommes que pour les femmes. Hypothèse 2b : les investissements liés à la famille augmentent la probabilité de travailler dans des emplois précaires et cela, tant pour les hommes que pour les femmes.Stratification selon le sexe – Hypothèse 3a : la dotation en capital humain diminue la probabilité de travailler dans des emplois précaires et cela, de façon plus marquée pour les hommes. Hypothèse 3b : les investissements liés à la famille augmentent la probabilité de travailler dans des emplois précaires et cela, de façon plus marquée pour les femmes.Pour vérifier l’hypothèse 1, j’ai eu recours aux données américaines de l’enquête « National Survey of the Changing Workforce » de 2002. Les participants potentiels incluent les personnes de 18 ans et plus en emploi (Bond, Thompson, Galinsky et Prottas, 2003). Les spécifications méthodologiques sur l’échantillon se retrouvent dans l’article. Étant donné les similitudes entre les marchés du travail américain et canadien et les relations selon le sexe employés/employeurs, plusieurs généralisations peuvent être faites entre les deux pays.Les résultats de notre étude contribuent aux connaissances dans la littérature de trois façons : a) il y a un « sexe » à l’emploi précaire du fait que les femmes sont plus susceptibles de travailler dans des emplois de faible qualité, caractérisés par des rétributions financières plus faibles, de moindres avantages sociaux, une absence de protection syndicale, et un statut de travail à temps partiel; b) les femmes peuvent être davantage sujettes à l’emploi précaire en partie à cause de leur plus faible capital humain, de l’importance qu’elles accordent à leurs obligations familiales, et d’autres caractéristiques liées au travail, ce qui semble supporter les prédictions de la théorie du capital humain; toutefois, c) en accord avec la théorie de la stratification selon le sexe, la surreprésentation des femmes dans des emplois peu rémunérateurs et à temps partiel est en partie une conséquence des pratiques discriminatoires dans les milieux de travail. Les femmes subissent des désavantages sur le marché du travail parce que leur capital humain et leurs investissements liés à la famille ne jouent pas de la même façon que dans le cas des hommes. Les résultats suggèrent que ni la théorie du capital humain ni celle de la stratification selon le sexe expliquent pleinement pourquoi les femmes sont surreprésentées dans l’emploi précaire même si chacune de ces perspectives procure une contribution unique à la compréhension des modèles sexués de l’emploi précaire.Globalement, cette étude propose des explications de la ségrégation continue des femmes dans des emplois précaires. En mettant en évidence les différences de capital humain selon le sexe et dans les investissements liés à la famille, les chercheurs peuvent s’attarder davantage sur pourquoi les femmes continuent d’afficher moins d’expérience de travail, plus de temps consacré aux responsabilités domestiques, et moins d’heures de travail, dans de plus petites entreprises et mieux documenter dans quelle mesure ces modèles changent avec le temps. Même si les femmes ont réalisé des gains au cours des dernières décennies sur le marché du travail, l’étude suggère qu’elles sont toujours désavantagées globalement en termes d’investissements en capital humain et comment ces investissements les amènent à se retrouver dans des situations d’emplois précaires.Este estudio utiliza la teoría del capital humano y de la estratificación de género para responder a tres preguntas de investigación con respecto a las características de género del empleo precario, a los efectos de las inversiones en capital humano y de las obligaciones familiares sobre el empleo precario, y la amplitud como estas inversiones y obligaciones afectan el empleo precario de manera diferenciada a hombres y mujeres. Los empleos lucrativos que ofrecen beneficios, protección sindical y un estatuto de trabajo a tiempo completo, fueron considerados de alta calidad y por tanto como empleo no precario. Los resultados, utilizando datos de Estados Unidos, sugieren : a) un modelo de “género” en el empleo precario, es decir que las mujeres son más susceptibles de trabajar en empleos de baja calidad; b) discrepancias de género en cuanto a los beneficios y la protección sindical que son explicadas por las diferencias entre hombres y mujeres respecto al capital humano, a la implicación familiar, y a otras situaciones relativas al trabajo; y c) diferencias de género en cuanto a los salarios y al estatuto de trabajo a tiempo parcial que resultan de la discriminación contra las mujeres en el trabajo. La implicación de estos resultados son discutidos ampliamente con recomendaciones para investigaciones ulteriores.
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C. Young, M. (2010). Gender Differences in Precarious Work Settings. Relations Industrielles, 65(1), 74–97. https://doi.org/10.7202/039528ar
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