Le travail domestique a été beaucoup étudié par les féministes depuis trente ans. Mais ce qu’il désigne : la prise en charge de tout le travail non payé de la maison par les femmes, n’a pas changé. Le « non-partage » est dénoncé, mais peu de solutions concrètes sont proposées. Le caractère « privé » a été dénoncé en ce qui concerne les violences contre les femmes, mais pas l’appropriation de leur travail. La théorie matérialiste qui fait de cette appropriation l’un des socles du patriarcat est rappelée ; le rôle de l’État est examiné, et la conclusion est que nos sociétés, via le marché du travail, mais aussi via le système fiscal et de sécurité sociale, contribuent à rendre possible cette appropriation du travail des femmes et des concubines par les hommes. On suggère d’adopter comme revendication : la suppression des subventions d’État aux ménages où la femme ne travaille pas, en même temps que l’application du droit commun au travail domestique, c’est-à-dire le paiement par le bénéficiaire. L’hypothèse est que les hommes seront plus enclins à faire leur part quand ne pas la faire leur reviendra très cher.
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Delphy, C. (2003). Par où attaquer le « partage inégal » du « travail ménager » ? Nouvelles Questions Féministes, Vol. 22(3), 47–71. https://doi.org/10.3917/nqf.223.0047
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