La gestion des ressources forestières mobilise en Afrique au sud du Sahara une multitude d’acteurs. Chaque type d’acteur élabore un système de représentation sociale de ces ressources qui varie selon ses intérêts. Pour évaluer les différentes normes traditionnelles de gestion des espaces forestiers afin de voir les possibilités de l’action concertée autour du massif forestier des monts Kouffé, la démarche utilisée est essentiellement basée sur des entretiens semi-directifs avec une centaine d’acteurs appartenant à différentes catégories socio-professionnelles. Le résultat de l’analyse des discours a permis de constater que les communautés locales, parce qu’elles constituent les premiers occupants, s’identifient aux forêts et ont implicitement une représentation sociale très forte. Alors que pour les allochtones, qui sont des colons agricoles, c’est une réserve de terre. Pour les pasteurs sédentaires ou transhumants, les végétations vertes des galeries des différents interfluves constituent des ressources pastorales dont le seul et principal propriétaire est Dieu. Or, pour les exploitants, c’est seulement une ressource ligneuse tarissable dont chacun doit prendre sa part avant d’aller dans une autre forêt et, pour l’État, les forêts classées sont constituées par les terres vacantes qu’il faut protéger. Ces différences perceptions socio-économiques des acteurs montrent les difficultés d’élaboration de normes de gestion en foresterie communautaire dans les régions subsahariennes en général et au Centre du Bénin en particulier.Institutional background and traditional management of forest areas : example of the Mounts Kouffé area. The forest stock management mobilizes in the south of the Sahara of Africa a multitude actors. Each actor works out a system of social representation of these forest stock which varies according to its interests. To evaluate the various traditional standards of management of forest areas in order to see the possibilities of action concerted around the forest solid mass of the Mounts Kouffé, the step used is primarily based on semi-directing talks with hundred actors of various social and economic categories. The result of the analyse speeches made it possible to note that the local communities, because they constitute the first living, identify with the forests and have a very strong social representation implicitly. Whereas for the immigrants who are agricultural colonists, this is a ground reserve. For the sedentary or migratory stockbreeders, the green vegetation of gallery forests of the various interfluves constitute pastoral resources whose only and principal owner is God. However, for the owners, this is only one woody resource liable to dry up of which, each one must take its share to go in another forest and for State, the classified forests are consisted the vacant grounds which is necessary to protect. These differences socio-economic perceptions of the actors show the elaboration difficulties of standards of management in Community forestry in the south of the Sahara’s areas and in the center of Benin in particular.
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Akouehou, G. S. (2004). Environnement institutionnel et gestion traditionnelle des espaces forestiers : cas de la région des Monts Kouffé au Centre du Bénin. Cahiers d’Outre-Mer, 57(226–227), 175–190. https://doi.org/10.4000/com.526
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