L’article présente les fondements du programme de recherche « Usines 3D », soutenu par l’Anr Corpus, qui a commencé par reproduire en images de synthèse l'atelier C5 des usines Renault de Billancourt dans lequel les premières chaînes d'assemblage des châssis ont été introduites à la fin de la Première Guerre mondiale. Ce cas particulier sert de prototype à un programme plus vaste visant à reconstituer quelques usines remarquables du patrimoine industriel international. Le but principal est de documenter l’histoire sociale et technique d’une partie relativement mal connue du travail ouvrier, de rendre plus intelligible les routines discrètes de ceux qui ne laissent pas de textes. Au-delà des sources classiques de l'histoire, nous étudions ce que montrent des corpus d'images (fixes et animées) afin d’offrir un nouvel éclairage sur le sujet et d'accéder, par l'analyse iconographique et l'outil informatique, à de nouvelles connaissances historiques. L’enjeu épistémologique est double. Il s’agit d’une part d’élaborer une méthode d’analyse des sources visuelles. D’autre part, le programme passe par une mise en valeur d’un patrimoine industriel souvent menacé de disparition. La reconstitution en 3D ne cherche pas à compenser cet effacement, mais à servir d’outil d’analyse historique tout en étant réceptive aux attentes des villes de tradition industrielle demandeuses de repères concrets et de moyens de transmission des mémoires du travail.
CITATION STYLE
Michel, A. P. (2009). La reconstitution virtuelle d’un atelier de Renault-Billancourt : sources, méthodologie et perspectives. Documents Pour l’histoire Des Techniques, (18), 23–36. https://doi.org/10.4000/dht.198
Mendeley helps you to discover research relevant for your work.