Dans cet article, nous proposons un aperçu du contenu du buen vivir (« bien- vivre ») en tant que discours et de ses relations avec ceux du développement et du déve- loppement durable. Nous revenons d’abord sur les dimensions normatives et descriptives du discours du développement. Ensuite, nous considérons les critiques de ce dernier et de son héritier direct, le développement durable. Le discours du buen vivir émerge depuis l’Amérique latine et s’inscrit dans ce courant critique du développement. À partir de ses origines autochtones, ce nouveau discours a été théorisé dans la sphère académique et traduit en principes normatifs qui ont progressivement pénétré la sphère politique, ce qui est particulièrement visible en Équateur et en Bolivie. Il inclut à la fois l’idée d’interdépen- dance entre la société et l’environnement naturel, et une conception de l’universel comme réalité plurielle. Ainsi, l’insertion du discours du buen vivir dans les débats mondiaux sur la société et l’environnement réactive la réflexion sur les dérives socioéconomiques et éco- logiques du développement. Simultanément, la proposition reconnaît implicitement que le développement durable est directement dépendant de sa filiation avec le paradigme du développement et qu’il ne permet donc pas de surmonter ses contradictions internes. Enfin, au-delà de ses implications pour le débat environnemental, la proposition du buen vivir implique aussi une redéfinition des relations entre les citoyens, l’État et le marché. MOTS
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Vanhulst, J., & Beling, A. E. (2013). Buen vivir et développement durable : rupture ou continuité ? Ecologie & Politique, N° 46(1), 41. https://doi.org/10.3917/ecopo.046.0041
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