La thèse de l’herméneutique sur l’être s’exprime dans un adage célèbre, mais ambigu : « l’être qui peut être compris est langage ». Faut-il y voir seulement une thèse sur la nature langagière de la compréhension humaine ou encore une thèse sur l’être lui-même ? Et s’il s’agit d’une thèse sur l’être, doit-on l’entendre, suivant la lecture de G. Vattimo, comme une thèse qui réduit l’être aux interprétations historiques qu’on en donne ? S’opposant à cette lecture relativiste et nominaliste, le présent article entend montrer que, pour Gadamer, qui s’inspire en cela de la métaphysique médiévale, c’est l’être lui-même qui se déploie dans notre langage. Il y a donc quelque chose de tel qu’un langage de l’être, que notre propre langage cherche à exprimer, mais qu’il n’épuise jamais. Il devient ainsi possible de proposer une interprétation plus ontologique de l’herméneutique.
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Grondin, J. (2006). La thèse de l’herméneutique sur l’être. Revue de Métaphysique et de Morale, n° 52(4), 469–481. https://doi.org/10.3917/rmm.064.0469