Les relations entre alimentation et vieillissement cérébral sont complexes : en amont, une alimentation équilibrée pourrait retarder le déclin cognitif ; en aval, la démence retentit sur le statut nutritionnel de la personne âgée et de son aidant. L’alimentation apporte de nombreux nutriments qui pourraient ralentir le vieillissement cérébral. Les fruits et légumes sont riches en antioxydants (vitamines C et E, caroténoïdes, polyphénols) et vitamines du groupe B. Les poissons gras apportent des acides gras oméga 3 à longue chaîne indispensables pour le fonctionnement cérébral. Il est difficile d’attribuer spécifiquement à un aliment ou un nutriment donné des effets protecteurs, car ils sont associés dans l’alimentation. Le régime dit « méditerranéen » est associé à un moindre risque de déclin cognitif et de survenue d’une maladie d’Alzheimer. De nombreux facteurs physio-pathologiques, cognitifs, fonctionnels et psycho-comportementaux s’intriquent pour entraîner une altération de l’état nutritionnel de la personne atteinte de démence et de son aidant. Un mauvais état nutritionnel de l’aidé est associé à une symptomatologie dépressive et à un fardeau élevé chez l’aidant. L’altération de l’état nutritionnel de la personne atteinte de démence doit être considérée dans une approche multifactorielle des interactions entre l’aidant et l’aidé autour de l’alimentation.
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Barberger-Gateau, P., Rullier, L., Féart, C., & Bouisson, J. (2010). Alimentation et vieillissement cérébral : une relation complexe. Gérontologie et Société, 33 / n° 134(3), 107–121. https://doi.org/10.3917/gs.134.0107
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