Résumé En 1915, les habitants d’une vaste région, qui s’étend du fleuve Bani (Mali) à la boucle de la Volta (Burkina-Faso), déclarèrent la guerre au pouvoir colonial et s’engagèrent à ne déposer les armes qu’après le départ définitif des Européens. Malgré une disparité militaire apparemment insurmontable, les chefs de guerre promettaient la victoire en recourant à des arguments de différents ordres, parmi lesquels la protection de puissances tutélaires et l’allègement de la présence coloniale dès le début de la première guerre mondiale. Depuis la conquête de la région, presque vingt ans auparavant, la population avait adopté une attitude de consentement apparent qui n’était qu’une réponse temporaire à une nouvelle donne politique. Bien qu’inévitablement influencés par la vision coloniale, les chefs de guerre s’appuyaient sur une stratégie de réactivation d’alliances précoloniales. La tradition orale relate une guerre entre deux adversaires indépendants et non une rébellion contre une autorité suprême, une vue d’ailleurs partagée par quelques administrateurs coloniaux de l’époque. Les interprétations divergentes des belligérants sur la nature du conflit posent le problème de la guerre coloniale qui a pour postulat un rapport d’inégalité nié par les combattants anticoloniaux.
CITATION STYLE
Royer, P. (2003). La guerre coloniale du Bani-Volta, 1915-1916 (Burkina-Faso, Mali). Autrepart, n° 26(2), 35–51. https://doi.org/10.3917/autr.026.0035
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