La progression des fronts pionniers soudaniens génère le déplacement de personnes provenant de régions et de sociétés variées, venues s’installer sur de nouvelles terres dans l’espoir de produire pour leur famille mais aussi pour le marché. Dans ces communautés de migrants récents, nous mettons en évidence trois origines différentes des semences : celles de la région d’origine, celles obtenues dans la région d’installation via les autochtones et les marchés, et celles provenant de l’encadrement agricole. Loin de s’exclure mutuellement, ces plantes se cumulent pour aboutir à la composition d’un cortège de plantes cultivées très diversifié, parfois plus étendu que dans des agrosystèmes autochtones enclavés. L’approvisionnement en semences dépend de différents réseaux d’échanges où le marché joue un rôle primordial, ainsi que les retours réguliers des migrants dans leur région d’origine. Par ces voyages, ils facilitent la diffusion de plantes entre des régions bioclimatiques très différentes et entre des sociétés qui par ailleurs échangent très peu. Ce type de diffusion des plantes cultivées est essentiel pour comprendre les dynamiques de la période contemporaine… mais n’a-t-il pas joué un rôle à des périodes plus anciennes ?
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Raimond, C., Boukar, H., Bouba, D., Boubakary, S., & Pennec, F. (2014). Migrations des agriculteurs et de leurs plantes : une recomposition de l’agro-biodiversité à l’échelle régionale. Cahiers d’Outre-Mer, 67(266), 195–224. https://doi.org/10.4000/com.7176
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