Si le terme n'est guère traduisible en français, l'empowerment, comme d'autres ter-mes passe-partout au contenu rendu très plastique du fait d'une utilisation non raisonnée, connaît un succès très important depuis plusieurs années. Alors que les inégalités sociales ne cessent de s'accentuer, au point d'avoir occasionné durant une dizaine de jours une série de violences urbaines en France en novembre 2005, le terme sert à désigner un ensemble de transformations majeures aussi bien dans la manière de mener les politiques de lutte contre la pauvreté que dans le cadre analytique à travers lequel l'individu et les groupes sociaux-compris comme des sujets politiques-envisagent leur rapport à la puissance publique et en premier lieu à l'Etat. Pour aller à l'essentiel, alors qu'un mode de pilotage de l'action publique qualifié de stato-centré montre des signes évidents d'es-soufflement, l'empowerment vise à renverser les rapports classiques de domination entre l'Etat et la société civile par le biais de transfert de ressources politiques et de capacité d'organisation. Si, très généralement, la construction des Etats modernes s'est traduite par un processus d'étatisation de la société, plus ou moins marqué selon les pays (Badie et Birnbaum, 1979), la puissance publique intervenant en situation surplombante, il s'agit *Adresse
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Jouve, B. (2006). L’empowerment : entre mythe et réalités, entre espoir et désenchantement. Géographie, Économie, Société, 8(1), 5–15. https://doi.org/10.3166/ges.8.5-15
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