Le terrorisme au Mali présente certaines spécificités qui permettent de le distinguer du terrorisme auquel les Etats se sont confrontés avec les attentats du 11 septembre 2001 et la consécration de l’« hyperterrorisme ». Ces spécificités engendrent au regard de la lutte internationale contre le terrorisme deux difficultés majeures. Lançant l’opération Serval en janvier 2013, la France s’est heurtée dans les premiers temps à la difficulté d’identifier un ennemi qui n’est pas, comme l’était Al-Qaïda en 2001, un ennemi homogène avec un seul chef désigné. La formule commode car englobante de « guerre au terrorisme » choisie par la France en 2013 qui permet de renouer avec une logique propre à l’« hyperterrorisme » camoufle cependant la réalité d’un terrorisme complexe mélangeant terrorisme doctrinaire et narco-terrorisme. La deuxième difficulté est liée à la nécessité de trouver un territoire dont ni les terroristes ni les Etats ne peuvent se passer. Même si le terrorisme reste une violence déterritorialisée, les terroristes maliens sont entrés dans une conquête pour le territoire afin d’installer un Etat terroriste, territoire qu’Al-Qaïda possédait en 2001 ; le territoire reste encore nécessaire pour les Etats afin de lancer une riposte en état de légitime défense pour contrer des attaques terroristes qui ont ici pour particularité d’être lancées et de frapper à l’intérieur de l’Etat malien.
CITATION STYLE
Dubuy, M. (2013). La spécificité de la menace terroriste au Mali : quelles conséquences internationales ? Civitas Europa, N° 31(2), 35–57. https://doi.org/10.3917/civit.031.0035
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