On parle beaucoup de globalisation : cette gigantesque vague de changements planétaires a désormais pénétré les différentes dimensions de nos vies, ici comme ailleurs. Elle étonne, bouscule, brasse, métisse ; elle éveille des espoirs ; elle ouvre des « mondes » de possibilités ; elle inquiète ; elle écrase. Mais de quoi s'agit-il au juste ? Et en quoi l'éducation est-elle touchée par l'étrange « tsunami » de la globalisation ? Quels en sont les effets sur les politiques publiques relatives à l'institution scolaire ? Quels enjeux curriculaires et pédagogiques ce macro-phénomène soulève-t-il ? Plus spécifiquement, qu'advient-il de l'éducation relative à l'environnement dans un tel contexte, et comment cette dimension de l'éducation, qui concerne notre rapport au monde, peut-elle aider à mieux se situer au regard de la globalisation, à mieux être et agir, de façon réactive et proactive ? Cet article tentera d'apporter certains éléments de réponse à ces questions, à partir du triple éclairage d'une recension d'écrits, d'une analyse herméneutique de textes officiels et de ma longue expérience réflexive de recherche et de pratique dans le domaine de l'éducation relative à l'environnement. Les paradoxes de la globalisation Il n'est pas facile de définir la globalisation. C'est pourtant le fil conducteur de la transformation des sociétés actuelles. Certains diront que c'est notre « fil d'Ariane » vers une nouvelle humanité. Pour d'autres, c'est un gigantesque fil d'araignée, pour mieux nous piéger. La globalisation est un phénomène d'une hyper-complexité, à la fois d'un très haut niveau d'abstraction et d'une présence quotidienne bien concrète, multiforme, très dense et envahissante. Et ce phénomène est d'autant plus complexe qu'il est éminemment paradoxal : la globalisation, pour le meilleur et pour le pire ! Chose certaine, la globalisation est tributaire du développement technologique, en particulier des technologies de la communication et du transport ; et à son tour, dans un vaste mouvement de spirale, elle valorise et génère le développement technologique. La globalisation se joue sur des claviers électroniques et se répand sur des ailes d'avion. Légère… comme un filet. Elle a la légèreté paradoxale d'un formidable pouvoir invisible. Certains auteurs (dont Ian Clark, 1997 ; Rizvi et Lingart, 2000) ont tenté de décrire ce macro-phénomène de façon « objective », sans tomber dans des clichés qui sont eux-mêmes des produits de la globalisation. Nous inspirant de leurs travaux, on peut identifier les caractéristiques suivantes : • La globalisation correspond à l'extension géographique de l'interaction sociale, dans ce qu'on appelle désormais le « village global ». • Elle correspond à la contraction de l'espace planétaire et du temps humain. Pensons par exemple, à la rapidité des déplacements, à l'exigence de vitesse des communications virtuelles.
CITATION STYLE
Sauvé, L. (2007). L’éducation relative à l’environnement et la globalisation : enjeux curriculaires et pédagogiques. Éducation Relative à l’environnement, (Volume 6). https://doi.org/10.4000/ere.3894
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