Prise en charge et imputation, ou la prise en charge à responsabilité limitée...

  • Rabatel A
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Prise en charge et imputation, ou la prise en charge à responsabilité limitée… Notre réflexion sur les différentes variétés de prise en charge énonciative (PEC), en fonction des instances, nous incite à distinguer d'une part la PEC, pour les contenus propositionnels 1 que le locuteur/énonciateur premier (L1/E1) assume pour son propre compte, parce qu'il les juge vrais, d'autre part l'impu-tation, pour les contenus propositionnels que L1/E1 attribue à un énonciateur second (e2) 2. Dans ce deuxième cas de figure, si l'énonciateur est à la source d'un point de vue (PDV), au sens où Ducrot 1984 le définit, sans être l'auteur de paroles, il est difficile de parler de PEC, par rapport à la conception selon laquelle prendre en charge, c'est parler, dire. C'est pourquoi nous faisons dans une première partie l'hypothèse d'une « quasi-PEC », les guillemets soulignant 1. L'expression contenu propositionnel sera parfois paraphrasée par point de vue (PDV), en raison de l'équivalence avec le PDV établie par Ducrot 1984 : 204 (voir également Nølke et alii 2004). Mais contenu propositionnel et PDV ne se recouvrent pas totalement. Ils rendent compte d'un même énoncé selon des préoccupations distinctes : le contenu propositionnel porte sur la valeur de vérité, le PDV, sur l'ensemble de la référenciation, donc, sur la valeur de vérité et les données subjectives reconstruites à partir des modes de donation des référents. De plus, les contenus pro-positionnels se limitent à la proposition. L'étude des PDV peut se borner à ce cadre, mais si on examine les PDV dans des textes, alors il est possible-et c'est le choix que nous faisons, cf. Rabatel 2003, 2005a-de regrouper les PDV selon les intentions pragmatiques de leur source, dès lors que des propositions envisagent un/plusieurs objet(s) du discours selon la même perspective ou partagent une visée argumentative identique. 2. La distinction locuteur/énonciateur est empruntée à Ducrot 1984 : le locuteur est le producteur physique de l'énoncé ; l'énonciateur, l'instance à l'origine d'un PDV, qui ne s'exprime pas néces-sairement par des paroles. L1/E1 correspond au syncrétisme du locuteur et de l'énonciateur premier ; l2/e2 correspond au syncrétisme de locuteurs/énonciateurs seconds. Lorsque le PDV est exprimé par un acte de parole identifiable, on utilisera l2/e2 ; en revanche on utilisera e2 seul, en l'absence d'acte de parole : « l'énonciation est vue comme exprimant leur point de vue, leur position , leur attitude, mais non pas, au sens matériel du terme, leurs paroles » (ibid. : 204).

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Rabatel, A. (2009). Prise en charge et imputation, ou la prise en charge à responsabilité limitée... Langue Française, n° 162(2), 71–87. https://doi.org/10.3917/lf.162.0071

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