L'anthropologie sud-africaine a historiquement été divisée en deux écoles: l'une, associée aux universités de langue afrikaans, appuyait l'apartheid; l'autre, associée aux universités anglophones, s'opposait à la ségrégation et à la discrimination raciale. L'anthropologie afrikaner se focalisait sur la culture, la tradition et l'ethnicité, tandis que l'école rivale voulait étudier l'Afrique du Sud comme une société unique, en transformation rapide. Cette opposition, qui a parfois été exagérée, a été la plus marquée dans la période de renforcement de l'apartheid, dans les années soixante et soixante-dix, mais il y a toujours eu un débat considérable sur les objets mêmes des recherches en anthropologie, en particulier sur la nature des groupes « raciaux » et « tribaux » en Afrique du Sud. Ces problèmes, fondamentaux d'un point de vue politique, ont forcé les anthropologues à se confronter aux grandes questions posées par les politiques gouvernementales. Cet article retrace l'histoire de ces débats sur la classification des populations en Afrique du Sud.
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Kuper, A. (2008). Comment nommer les éléments? Les catégories anthropologiques en Afrique du Sud. Revue de Synthèse, 121(3–4), 265–290. https://doi.org/10.1007/bf02970491
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