Comment le savoir des anthropologues émerge-t-il à partir des relations intersubjectives qu’ils nouent dans l’enquête ethnographique ? Cet article aborde les possibilités heuristiques de celle-ci en s’interrogeant sur la situation d’enquête, sur le contexte qui rend possible la présence de l’ethnographe et sur l’espace intersubjectif qu’elle définit. Il décrit les machines d’inscription matérielle ou d’enregistrement qui permettent à l’enquêteur de susciter et de coproduire ses « données », discursivités et visibilités, dans les espaces de l’interaction, de l’observation, de l’interlocution. Enfin, il revient sur les relations d’intersubjectivité qui la constituent, et sur les engagements que celles-ci impliquent – la présence de l’ethnographe comme son implication dans l’entretien menant simultanément à une politique de la situation et à une éthique de la relation.Spying Without Remission and Curiosity for EverythingHow does the knowledge of anthropologists emerge out of the intersubjective relations woven during fieldwork ? Fieldwork’s heuristic possibilities are investigated by inquiring into its situation, the context that makes it possible for an ethnologist to be present, and the thus defined intersubjective « space ». The machines for collecting material or recording information are described whereby ethnologists in the field uncover and coproduce « data », « discursivities » and « visibilities » during interactions, observations and interlocution. Intersubjective relations and the commitments thus implied come under review – the presence of anthropologists as well as their implication in the interviews that lead both to a « policy of the situation » and an ethic of the relationship.
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Naepels, M. (2012). L’épiement sans trêve et la curiosité de tout. L’Homme, (203–204), 77–102. https://doi.org/10.4000/lhomme.23101
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