L’écriture romanesque produit aussi un discours du droit, en contrepoint de celui du législateur et des juges. S’il existe une homologie entre les structures narratives et le contexte social, ce discours n’en est pas le simple reflet. Il est le carrefour d’enjeux et de valeurs où se croisent savoir anthropologique, pensée spéculative, vécu social. Par sa médiation entre l’imaginaire et les lieux d’élaboration du droit, la littérature romanesque prend place dans l’histoire de la pensée juridique. Pour illustrer ce propos ont été retenus deux illustres romans français du XIXe siècle. Leurs auteurs, Hugo et Zola, qui furent aussi des témoins actifs du projet républi-cain, rendent sensible par les moyens de la fiction une pensée du droit évoluant du jusnaturalisme, porteur des idéaux de la Révolution, à un positivisme ou science du droit.
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Rubinlicht-Proux, A. (2001). Penser le droit : la fabrique romanesque. Droit et Société, n°48(2), 495–529. https://doi.org/10.3917/drs.048.0495
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