L’objet de cet article est d’appréhender les relations entre l’État et les étrangers à une époque où l’immigration ne constitue pas un enjeu du débat public. De 1945 à 1975, le cadre législatif régissant l’entrée et le séjour des étrangers en France reste stable et une part importante de la politique migratoire se décide aux guichets des préfectures, à l’abri de tout contrôle extérieur : à l’époque, ni les avocats, ni les associations n’interviennent dans le huis clos qui se noue entre l’administration et les étrangers. Les fonctionnaires de préfectures sont en permanence amenés à reformuler les règles de droit, les circulaires et les normes administratives, selon leur trajectoire et leur position hiérarchique. Au-delà de ces différences, ils partagent un ethos préfectoral qui structure les pratiques d’attribution de titres et influence les conditions d’intégration des étrangers dans la société d’accueil.
CITATION STYLE
Spire, A. (2005). L’application du droit des étrangers en préfecture. Politix, n° 69(1), 11–37. https://doi.org/10.3917/pox.069.0011
Mendeley helps you to discover research relevant for your work.