Résumé L’article s’appuie sur une enquête sociologique consacrée à la formation des futurs médecins généralistes. Depuis 1997, un « stage chez le praticien » est inscrit dans le troisième cycle de médecine générale. Son ambition est de permettre aux jeunes omnipraticiens, grâce à un étayage personnalisé, de gagner du temps et de la sécurité dans leur découverte d’une pratique de médecine générale dont ils ignorent presque tout durant leur formation. Nous proposons de nous pencher sur la transmission des savoirs professionnels à cette occasion en explorant les dimensions suivantes : les modalités pratiques concrètes de la transmission intergénérationnelle relativement complexes et variées dans la mesure où elles se passent pour l’essentiel sous le regard des patients dans un lieu et une culture professionnelle qui font traditionnellement la part belle au « colloque singulier » ; les contenus transmis, eux-mêmes hétérogènes, parfois problématiques, à l’image d’une médecine générale qui s’efforce pourtant depuis quelques années, entre autres au moyen de ce stage, de se constituer en spécialité médicale à part entière et de gagner en reconnaissance institutionnelle et intellectuelle. L’article se termine sur la question de la réception de ces savoirs par les jeunes médecins concernés, qui inclut des résistances non négligeables par rapport à la forme ou au fond de la transmission ainsi que l’affirmation de projets professionnels alternatifs à la médecine générale.
CITATION STYLE
Bloy, G. (2005). La transmission des savoirs professionnels en médecine générale : le cas du stage chez le praticien. Revue Française Des Affaires Sociales, (1), 101–125. https://doi.org/10.3917/rfas.051.0101
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