L’agriculture comparée, une discipline de synthèse ?

Abstract

Cet article se propose de montrer comment, à partir des prémices posées par René Dumont, cette approche de l?agriculture s?est peu à peu consolidée, précisée et construite, pour finalement constituer une discipline scientifique à part entière, avec ses méthodes et ses concepts propres. Surtout portée par des agronomes, l?agriculture comparée s?appuie sur les méthodes et résultats de l?agronomie mais intègre également les résultats de disciplines appartenant aux sciences sociales, comme l?histoire et la géographie agraires ainsi que l?économie rurale. Par les trois niveaux d?analyse qu?elle privilégie, celui de la parcelle ou du troupeau, niveau d?observation des pratiques, celui de l?unité de production, niveau d?intégration des différents systèmes de culture et systèmes d?élevage, et celui de la région ou du pays, niveau pertinent d?application du concept de système agraire, l?agriculture comparée invite aux changements d?échelle autant qu?à une démarche comparatiste visant à rendre intelligibles les transformations de l?agriculture dans le monde.This article proposes to explain the development of this approach to understanding farming, which began with René Dumont?s groundbreaking work, and has since been reinforced, made more precise, and has been constructed to the point where it finally has become a scientific field in its own right, having its own methodology and concepts. A field that mostly concerns agronomists, Comparative Agriculture is based on agronomy?s methods and results, but equally involves the social sciences such as history, agrarian geography, as well as rural economics. Three levels of analysis are employed: the plot or herd level where practices are observed; the production unit level, within which the different cropping and herding systems are integrated with one another; and the regional or country level to which the application of the concept of the agrarian system pertains. By using these three different levels of analysis, Comparative Agriculture allows as much for switching scales as for a comparative approach aiming to make sense out of agricultural transformations around the world.