On a longtemps négligé la douleur des personnes « vulnérables », et les personnes atteintes de déficiences intellectuelles n’en sont qu’un exemple. Bien qu’il n’en existe aucune preuve, il est facile de penser qu’il existe des différences au sujet de la douleur dans cette population, à cause de nos préjugés sur la douleur elle-même, sur les rela- tions entre la douleur et le fonctionnement intellectuel, sur la tolérance à la douleur de ceux qui s’expriment autrement. On a beaucoup insisté sur les idiosyncrasies des enfants atteints de déficience intellectuelle face à l’expérience douloureuse, ce qui a alimenté non seulement la résis- tance à l’utilisation des outils d’évaluation de la douleur mais aussi l’idée que les trai- tements antalgiques ne sont pas efficaces pour eux. Néanmoins, il ne fait aucun doute qu’une évaluation objective de la douleur est la meilleure garantie de l’administration d’un traitement adéquat. Notre défi aujourd’hui est d’atteindre un équilibre ; accepter et être sensible à la singularité de chaque enfant et de son expérience personnelle à la douleur tout en augmentant nos efforts pour vali- der des outils objectifs d’évaluation. L’enjeu est de pouvoir poser un diagnostic fiable, d’évaluer l’efficacité de protocoles antalgiques pour ces enfants et de promouvoir l’utilisation d’outils mis au point scientifiquement dans tous les aspects de la prise en charge de la douleur. Mots
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Breau, L. M., & Zabalia, M. (2006). Évaluer la douleur des enfants atteints de déficience intellectuelle. Enfance, 58(1), 72. https://doi.org/10.3917/enf.581.0072
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