Du handicap à la reconnaissance de la situation de handicap...

Abstract

La présente réflexion sur le handicap s'inscrit dans la reconfiguration actuelle que connaissent le social et le médico-social. Notre article interroge l'usage des termes employés par les législateurs, les professionnels, les familles et les personnes concernées. Il s'agit, pour nous, de s'arrêter un moment sur l'évolution du vocabulaire, les évolutions de la législation, tout autant que celles des mentalités et des pratiques professionnelles. L'exploration du registre de « l'évolution » nous conduit à nous poser la question sur le glissement des différents modèles, depuis l'histoire, des « classifications ». Comment ceux-ci ont été traduits et ont tenté d'apporter un autre éclairage sur le handicap. Effectivement le mot « handicap » trouve son origine dans le vocabulaire anglais hand in cap, la main dans le chapeau, issu d'un jeu de hasard au XVIII e siè-cle. Ce mot évolue vers les courses hippiques dans lesquelles certains chevaux sont chargés d'un poids afin d'égaliser les chances à l'arrivée. Par métonymie, ce terme apparaît dans le monde social afin de désigner les manques, les entraves, les gênes, l'infériorité, etc. Dans la législation française, il apparaît pour le reclassement des travailleurs handicapés (loi du 23.11.1957) : « Est considéré comme travailleur handicapé pour bénéficier des dispositions de la présente loi, toute personne dont les possibilités d'acquérir ou de conserver un emploi sont effectivement réduites par suite d'une insuffisance ou d'une diminu-tion de ses capacités physiques ou mentales. » Cela se confirme par la suite par la création de l'AAH (allocation pour adultes handicapés) et la loi d'orientation en faveur des personnes handicapées du 30 juin 1975. Le langage lui-même évolue, il passe des termes négatifs à connotations stig-matisantes du type « aliéné », « arriéré », « débile », « invalide », « mutilé », à des termes édulcorés du genre « la personne à mobilité réduite », « la personne en situation de handicap ». Tout cela témoigne, sans nul doute de la volonté de réus-sir à rendre accessible à la compréhension de tous une réalité qui sans doute ne Akim Boudaoud, psychologue, conseiller technique du CREAHI Champagne-Ardenne.