Au cours de la dernière décennie, la France s’est engagée dans une politique de restauration de la continuité écologique des cours d’eau. Cette politique se traduit notamment par la suppression de certains ouvrages (barrages, seuils de moulins, etc.) afin de favoriser le déplacement des espèces aquatiques et le transfert des sédiments. La multiplication des actions de suppression des obstacles à l’écoulement pose de nombreuses questions opérationnelles et scientifiques : acceptabilité, prise en compte des usages, influence réelle sur les hydrosystèmes, etc. Dans cette étude, nous analysons l’influence de ces actions sur un compartiment de l’hydrosystème souvent négligé, celui des milieux des plaines alluviales adjacentes au chenal. Pour cela, nous avons analysé l’influence d’une suppression de petits ouvrages sur la ripisylve située en amont pour deux cours d’eau de l’Ouest de la France (la Vire et l’Orne) par une approche de dendrochronologie. La mesure rétrospective des cernes de croissance des arbres de la ripisylve sur une période de trente ans met majoritairement en évidence une baisse significative de la croissance ligneuse suite à la suppression des ouvrages. Cette baisse est interprétée comme une réponse de la ripisylve à la modification locale de la position de la nappe phréatique suite à la suppression des ouvrages. De plus, la variabilité spatiale, la réponse différentielle des espèces et la temporalité de la réponse sont discutées. Ces résultats permettent de contribuer à la réflexion collective concernant les effets environnementaux de la politique de restauration de la continuité écologique des cours d’eau.
CITATION STYLE
Depoilly, D., & Dufour, S. (2015). Influence de la suppression des petits barrages sur la végétation riveraine des cours d’eau du nord-ouest de la France. Norois, (237), 51–64. https://doi.org/10.4000/norois.5786
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