Les approches cognitives ont été généralement saluées comme la vague de l’avenir pour la narratologie. Mais en dépit d'un vif intérêt pour ce que le récit révèle de la vie de l’esprit, l'importance des contributions concrètes des sciences dites cognitives à la narratologie est loin d’entraîner l’unanimité. Dans cet article, je propose un examen critique des différentes approches cognitives de la narration. Ces approches vont des études basées sur l'imagerie cérébrale, aux expériences psychologiques qui testent la réaction de sujets à des textes simples composées spécialement pour l'occasion, à l'importation de concepts développés par des disciplines spéculatives, comme la psychologie sociale ou la philosophie de l'esprit. Je distingue trois domaines d'investigation pour la narratologie cognitive : (1) l'esprit des personnages ; (2) l'activité mentale du lecteur (spectateur, joueur, etc.) ; (3) le récit comme manifestation d’une manière de penser. À la tendance de concevoir la narratologie cognitive comme l’application de haut en bas de concepts empruntés aux sciences cognitives, j’oppose une méthode procédant de bas en haut, faisant confiance à la capacité intuitive de notre esprit de comprendre comment il crée, décode et utilise des histoires.
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Ryan, M.-L. (2015). Narratologie et sciences cognitives : une relation problématique*. Cahiers de Narratologie, (28). https://doi.org/10.4000/narratologie.7171