La dernière décennie du XVIIIème s. est marquée par une crise de la notion d’Aufklärung. La définition kantienne faisant consister les Lumières en «la sortie de l’homme hors de l’état de minorité, où il se maintient par sa faute» laisse ouverte la détermination de l’état adulte auquel doit conduire la mise hors tutelle de l’humanité. Un clivage se creuse entre ceux qui, comme les Berlinois, philosophiquement très proches des Encyclopédistes et des matérialistes français, veulent cantonner l’Aufklärung dans un rôle purement négatif consistant à abattre les obstacles au libre déploiement de la raison, et ceux qui, comme Reinhold ou Fichte, estiment que ce travail de sape n’est qu’une étape préparatoire au déploiement d’un édifice de la raison. Dans ce débat, Maimon adopte une position hautement originale puisqu’il se fait à la fois le défenseur d’un scepticisme radical et d’un édifice de la raison.
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Radrizzani, I. (2013). Maimon, scepticisme et lumières. In International Archives of the History of Ideas/Archives Internationales d’Histoire des Idees (Vol. 210, pp. 265–279). Springer Nature. https://doi.org/10.1007/978-94-007-4810-1_18
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