À partir des années 1860, la question de la réforme de la vidange devient centrale dans le débat sur l’assainissement de la capitale française et plusieurs solutions sont examinées. Dans tous les cas, on se demande que faire des eaux une fois collectées: les jeter à la Seine? les acheminer vers un exutoire plus lointain, la Manche par exemple? les traiter chimiquement? les valoriser par irrigation? Le tout-à-l’égout et l’épandage agricole auront la préférence, après de nombreux débats et conflits et la réunion de toutes aussi nombreuses commissions. Les raisons du choix parisien sont multiples, mais il nous semble que le rôle des ingénieurs des Ponts et Chaussées y est déterminant. Experts placés au cœur de l’action au sein des services techniques structurés et renforcés par Haussmann, ils ont toujours une longueur d’avance sur leurs détracteurs: méthode rodée, capacité d’expérimentation, vernis scientifique. Les supputations des médecins sur le paludisme sont alors de peu de poids, leurs propositions alternatives peu réalistes quand ils se mêlent de tuyaux. Cette opposition est particulièrement manifeste dans les années 1870, et notamment lors des travaux de la commission de 1876, qui retient plus particulièrement notre attention ici.
CITATION STYLE
Barles, S. (2005). Experts contre experts : les champs d’épandage de la ville de Paris dans les années 1870. Histoire Urbaine, n° 14(3), 65–80. https://doi.org/10.3917/rhu.014.0065
Mendeley helps you to discover research relevant for your work.