En phonologie générative et post générative, la liaison est un phénomène strictement phonologique. Cette position jamais défendue auparavant apparaît extrêmement réductrice. Dans une approche de type grammaire de construction (Bybee 2000), un grand nombre de liaisons dites obligatoires relèvent de l’organisation complexe du lexique et de la morphologie. Dans le modèle présenté, trois dynamiques agissent contradictoirement : simplifier par allègement les codas syllabiques finales ; conserver les finales portant une indication de genre, de nombre ou de personne, et assurant le liage interne des constructions (enclitiques) ; intégrer la forme visuelle du mot en contexte. C’est l’équilibre synchroniquement complexe et diachroniquement instable entre ces trois dynamiques qui explique le caractère hétérogène, composite et variable de la liaison en français contemporain. Outre son caractère explicatif, une telle approche permet d’arborer la phénoménologie de la liaison dans un cadre renouvelé et conduit à traiter la question globale des consonnes finales, qu’elles soient fixes ou de liaison, dans une perspective cognitive où vision, phonologie, morphologie, syntaxe et sémantique interagissent
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Laks, B. (2005). Phonologie et construction syntaxique : la liaison, un test de cohésion et de figement syntaxique. Linx, (53), 155–171. https://doi.org/10.4000/linx.274
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