La question du lien entre traumatisme et addiction est soulevée depuis les travaux de Ferenczi et fait aujourd’hui l’objet de multiples recherches psychopathologiques, épidémiologiques ou encore neurobiologiques. Dans une perspective psychodynamique et à l’aide de modèles issus de la psychosomatique, nous avons cherché à comprendre en quoi le recours à un objet d’addiction répond, pour le sujet traumatisé, d’un double mouvement. D’un côté, il vise à réduire la détresse psychique, en réprimant et en « éjectant » les affects, ce qui traduit des effets négatifs du traumatisme, de déliaison et de clivage. De l’autre, cette tendance tenterait d’assurer une liaison des excitations vécues en excès, dans un Au-delà du principe de plaisir , répondant à une recherche de réorganisation, un des effets positifs du traumatisme (Freud, 1939). A partir d’un cas clinique, nous verrons en quoi la conduite addictive viendrait répéter, au niveau du corps et non de la psyché, une expérience à nouveau « traumatique » où le sujet peut cette fois-ci en être l’acteur et non l’objet.
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Sinanian, A., Pommier, F., Pirlot, G., & Roques, M. (2014). Addictions, évitement et répétition du traumatisme. Psychothérapies, Vol. 34(3), 173–184. https://doi.org/10.3917/psys.143.0173
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